La 7ème édition du Printemps du Développement Durable de la commune de Forest, sous l’égide notamment de l’échevin de l’environnement, Jean-Claude Englebert, s’est ouverte par une conférence intitulée « l’agriculture urbaine de demain » le mardi 21 avril dernier à l’Abbaye. L’occasion de découvrir des initiatives qui donnent envie d’aller plus loin !
Des acteurs du secteur, universitaires ou de terrain ont brièvement présenté l’agriculture urbaine dans son contexte mondial, national et régional et ont également abordé les bénéfices de celle-ci tant au niveau environnemental, écologique qu’économique et social.
Nous en reprenons ici les éléments essentiels. Ceux-là mêmes qui nous convainquent que ce type d’agriculture est un enjeu fondamental pour nous et pour les générations à venir. Il est essentiel de se pencher sur cette question si l’on veut développer durablement de nouvelles approches de la production alimentaire.
Les intervenants nous ont présenté la ville de Montréal comme pionnière en la matière. En effet, Montréal compte 8500 parcelles d’agriculture urbaine : des jardins communautaires depuis les années 70, des jardins collectifs depuis les années 90 et, ces dernières années, naissent des jardins institutionnels et des jardins d’entreprise. Par ailleurs, de plus en plus de particuliers cultivent sur leur terrasse ou sur leur toit, …
Aujourd’hui en Belgique de nombreuses initiatives se sont développées. La demande des citoyens pour une alimentation saine et locale s’est vite amplifiée et est rapidement devenue plus forte que l’offre. Divers fonds ont été alloués pour y répondre. Parmi de nombreuses formes d’agriculture urbaine (toits verts, serres verticales, …), nous pouvons citer l’activité des fermes urbaines – mariage entre notion de ville et notion de ferme -, la ferme du chant des cailles, la ferme du parc Maximilien, etc. Ces initiatives sont multifonctionnelles : elles tentent de faire coexister diverses activités telles que les jardins collectifs, potagers collectifs, agriculture maraîchère, élevages d’animaux de basse-cour et des composts collectifs. Ces différentes activités ont un effet considérable sur la vie locale.
En dehors de la visée environnementale (production locale qui limite les transports des produits) et hormis la participation active au développement de la biodiversité, elles stimulent clairement l’économie solidaire en interne, la cohésion sociale…. De fait, elles sont ouvertes au quartier dans lequel elles se développent en offrant des possibilités de sensibilisation et de formation à l’agriculture. Elles offrent aux habitants leur production agricole via les Groupes d’Achat Solidaires de l’Agriculture Paysanne (GASAP). Elles organisent des activités collectives avec l’associatif environnant (maisons de repos, maisons de quartier, …). En définitive, elles travaillent sur le « comment vivre -mieux et faire -mieux- ensemble » par grâce à une réappropriation de l’espace exploitable par les citoyens, par une mobilisation et une sensibilisation des habitants avec l’objectif de « changer le monde, du moins localement »[1].
Nous sommes convaincus que ce mode de production est une priorité. Les populations quittent les campagnes pour les villes qui s’étendent. Il est primordial d’encourager le développement de ce mode d’agriculture alternatif. Il faut réfléchir à la manière la plus intelligente d’inclure de manière durable ce type de production dans un environnement citadin.
Nous pensons également que ces projets redonnent du sens au lien social dans les villes et luttent contre l’isolement autour de projets communs offrant une alimentation de qualité. Par ailleurs ces initiatives collectives permettent également aux citoyens, par leur implication directe à une nouvelle forme de production, de « faire du politique ». De fait, créer des alternatives au système actuel, prouver que ces dernières sont bénéfiques car elles répondent favorablement à une demande effective et à des inquiétudes actuelles, réaffirme que le citoyen participe à la vie politique en tant qu’acteur de changement sociétal.
Ces projets à Forest sont soutenus activement par la commune, dans un cadre cohérent. C’est dans ce cadre que s’inscrivent entre autres l’institutionnalisation du permis de mettre un bac potager devant chez soi sous certaines conditions, le projet de corridor écologique (maillage vert) d’ouest en est, le projet de la Fourche à la fourchette qui permet aux citoyens d’améliorer leur production de manière écologique.
Ce samedi, la régionale Ecolo de Bruxelles organisait un Bruxelles à Décou’vert dans notre commune, avec la visite de trois initiatives d’agriculture urbaine, en compagnie du Centre d’Ecologie Urbaine et de la Maison des Jeunes de Forest.
Par un temps pluvieux mais avec l’enthousiasme des militants et sympathisants présents nous avons eu l’occasion de tout d’abord visiter le VERGER DU PANORAMA. Un large compost, accessible aux habitants du quartier, est utilisé pour permettre de faire grandir une quarantaine d’arbres fruitiers. D’ici quelque temps, les personnes qui auront participé à l’entretien du verger et du compost auront la possibilité de faire la cueillette, ensemble, du fruit de leur travail collectif. Ensuite, le groupe s’est arrêté aux JARDINS DE LA BIBLIOTHÈQUE dont on a déjà parlé ici et qui permettra aux habitants du quartier Van Haelen / Wiel’s de cultiver une belle parcelle où se trouve également un grand compost. Le tout est alimenté en eau par des fûts de récupération d’eau de pluie. Enfin, la visite s’est terminée au POTAGER DES MILLE SEMENCES (derrière le Wiel’s) où le directeur de la Maison des Jeunes nous a expliqué l’origine et le développement du projet avec les jeunes. Aujourd’hui, une quarantaine de parcelles sont partagées par des habitants du quartier et au-delà.
On compte pas moins de 16 initiatives de potagers urbains dans notre commune. Vous trouverez sur le site Les Potagers Urbains la plupart des initiatives recensées, peut-être que vous y trouverez votre bonheur, en tout cas c’est tout ce que l’on vous souhaite.
Anne RAKOVSKY
David LECLERCQ
[1] Benoît Prevost