Le challenge de Paris fin du mois c’est que nos Etats s’engagent à limiter drastiquement les émissions de CO2 pour contenir les dérèglements climatiques. Parce que le vent chaud du réchauffement climatique souffle sur les braises des inégalités et de la cohésion sociale.
« Au niveau local dans les CPAS, on doit constater une augmentation des demandes d’aide liées aux facture d’énergie. C’est un indicateur de la précarité énergétique des ménages, des familles monoparentales, des travailleurs pauvres, des pensionnés pour lequel on doit trouver des solutions. » nous dit Stéphane ROBERTI. La fondation Roi Baudouin a publié très récemment les résultats de son étude sur la précarité énergétique. Elle confirme l’expérience du terrain ; les factures impayées, la débrouille et les privations d’énergie concernent 1/5 de la population, un phénomène encore plus marqué et impactant en région bruxelloise, pour des ménages et des personnes isolées aux faibles revenus.
Au CPAS de Forest, lorsqu’une personne se présente avec une demande d’intervention pour des factures d’énergie impayées, nous constatons au quotidien les effets de la précarité énergétique sur les conditions de vie dans le logement et sur la santé physique et mentale des occupants. Les ménages précarisés vivent trop souvent dans des logements peu adaptés, mal isolés et mal ventilés, ont des installations vétustes… et paient des factures en conséquence.
« S’attaquer à l’amélioration du confort énergétique, aux montants des factures d’énergie, à la sensibilisation et aux volumes des émissions de GES, quatre objectifs qui définissent l’action de la cellule énergie de notre service Habitat depuis plusieurs années ». Par des audits énergétiques adaptés, des pose de kits énergie (ampoules économiques, tapes isolant, multiprises avec interrupteur…), des ateliers de sensibilisation à l’usage d’un thermostat, aux bonnes pratiques en terme de ventilation, nous avons déjà pu constater des résultats significatifs de notre action tant sur le plan du bien-être dans le logement que sur les consommations. Pour aller plus loin, nous avons pu mettre sur pied une cellule d’éco-ouvriers qui interviennent dans le logement pour le sécuriser, l’isoler et échanger avec les habitants les habitudes et les gestes pour que le logement reste sain, souvent ils en connaissent un rayon.
Une étape supplémentaire serait d’amener les propriétaires bailleurs à entamer les travaux structurels nécessaires qui permettraient d’améliorer les performances énergétiques des nombreuses passoires du marché locatif et de réduire massivement les consommations énergétiques des locataires.
Reste à consolider et à généraliser ces politiques publiques, trop souvent développées sur des financements précaires et portées à bout de bras par des travailleurs ultra-motivés.
On doit malheureusement craindre que de nombreux ménages qui vivent en situation de précarité énergétique, n’arrivent pas jusqu’à ce genre de services.