Ces derniers jours, Forest a été rythmée par les aventures du buste du Roi Léopold II se trouvant dans le Parc Duden. D’abord volé par un collectif anti-colonial puis ensuite retrouvé. Pour Ecolo Forest, ces événements sont révélateurs de la nécessité d’entreprendre un réel travail de mémoire sur la longue période coloniale de l’histoire de notre pays, de déconstruire l’imaginaire qui y est associé et ses conséquences sur nos vies actuelles. Ecolo Forest propose donc que la Commune de Forest lance un processus public et citoyen sur la mémoire coloniale.
En juin et juillet prochain, la République Démocratique du Congo, le Rwanda et le Burundi, célébreront respectivement leurs 58 et 56 années d’existences comme États souverains, indépendants de la Belgique. L’indépendance congolaise mit fin au régime colonial qui dura cinquante-deux années (1908-1960) au Congo. Il faisait lui-même suite au régime colonial personnel mis en place et dirigé par le Roi Léopold II, avec le concours de nombreux acteurs belges durant une période de vingt-trois années (1885-1908): l’État indépendant du Congo. Les indépendances du Rwanda et du Burundi, quant à elles, mirent fin à quarante-six années d’administration coloniale belge (1916-1962), sur mandat de l’ONU.
Malgré le temps écoulé depuis la fin de la colonisation belge, l’État belge et les institutions étatiques ou non-étatiques actives dans le processus colonial n’ont, à ce jour, entamé aucune démarche officielle en vue d’accomplir un réel travail de mémoire et de reconnaissance à l’égard de leur passé colonial.
Or, Pour les écologistes, la colonisation est par principe un système de gouvernance antidémocratique et raciste qui a engendré de façon structurelle des crimes contre l’humanité, sur lesquelles toute la lumière doit pouvoir être enfin faite, mais qui a également engendré un imaginaire et des stéréotypes qui n’ont jamais été déconstruits et qui ont encore des conséquences sur la vie quotidienne d’une partie de la population belge, sur la structuration du racisme, sur les discriminations à l’emploi ou à l’accès au logement, sur les relations Nord-Sud, etc.
Ces dernières années, de plus en plus de voix citoyen.nes, d’associations afro-descendantes et autres se sont élevées pour demander que les pouvoir publics procèdent à une décolonisation de l’espace public, qui en conservant des monuments ou des noms de rue qui rendent gloire à la colonisation mais aussi à des personnes coupables d’atrocités dignes de crimes contre l’humanité sans autre forme de contextualisation, symbolise à souhait ce déni colonial et les tensions qu’il suscite.
L’épisode du buste de Léopold II en est une parfaite démonstration. « Le Bourgmestre Marc-Jean Ghyssels a expliqué qu’il était ouvert à discuter de l’avenir de ce buste. Nous allons dans ce sens et proposons que cette discussion s’inscrive dans un vrai processus mémoriel sur cette période particulière de l’histoire de notre pays. Comme cela s’est déroulé, il y a quelques mois, à l’initiative d’Ecolo au Parlement Bruxellois dans un Forum ouvert aux associations et citoyen.nes et à Anderlecht où Ecolo a lancé le débat autour d’une nouvelle appellation du Square des Vétérans coloniaux qui a incité la Commune a lancé un groupe de travail sur les hommages rendus dans l’espace public au controversé passé colonial belge. Faisons des aventures du buste de Léopold II une opportunité de réfléchir avec les citoyen.nes et la société civile sur la meilleure manière d’assumer ce passé, de sensibiliser sur ses conséquences sur le racisme et les discriminations et de donner une place plus importante dans l’espace public forestois aux femmes et aux hommes qui ont lutté, en Belgique et dans les pays colonisés, pour la fin de la colonisation », déclarent les écologistes forestois. Ecolo Forest déposera une proposition en ce sens.
Stéphane Roberti, Président du CPAS et Tête de liste
Mariam El Hamidine, Echevine de l’égalité des chances et 2ème de liste
Alain Mugabo, Co-Président d’Ecolo Forest et 3ème de liste