Dans un silence assourdissant des médias et de l’opinion, la majorité nous impose un imbuvable système de légalisation du travail au noir sans contrepartie pour les travailleurs. Et le pire est à craindre !
Ce premier novembre, un nouveau type de contrat de travail permettra une flexibilisation accrue du temps de travail et une précarisation des travailleurs et des travailleuses dans le secteur de l’Horeca.
Le flexijob est un contrat cadre qui ne fixe ni le temps ni les horaires de travail pour la prestation d’heures supplémentaires pour un travailleur ayant un 4/5 ou un temps plein par ailleurs. Ces heures sup’, au flexi-salaireminimum inférieur au tarif en vigueur dans la CP du secteur, sont intégralement défiscalisées pour le travailleur et sont encouragées par une diminution des charges patronales à 25%, autant dire un manque à gagner significatif pour les caisses de la sécu. Ce système est présenté par l’Open VLD comme une alternative win win au travail au noir. Il y aura pourtant des perdants et des perdantes ; des travailleurs à la merci de conditions de travail incertaines, acculés à cumuler les heures sous-payées, à se faire concurrence, à tenter au jour le jour de combiner son temps de travail et sa vie privée et familiale, sans oublier une sécurité sociale encore une fois définancée. On doit craindre l’extension du flexi-job à d’autres secteurs comme la construction et les transports. Les contrats hyper flexibles de ce type mis en œuvre en Angleterre ou en Hollande ont eu un effet désastreux sur l’accroissement des inégalités et la fragilisation des plus démunis.
Tout cela participe d’une déstructuration du temps de travail et d’un appauvrissement de la sécurité sociale, immanquablement dévastateurs pour les plus pauvres. Mais chut, la fabrique des pauvres se perfectionne de jour en jour insidieusement.
Stéphane ROBERTI, président du CPAS