Le conseil communal du mardi 26 mars 2013 a approuvé, à l’unanimité, la motion ci-jointe relative aux invendus alimentaires.

Voici l’intervention de notre conseillère communale, Magali Plovie, pour défendre le texte :

Voilà un accord entre la majorité et l’opposition concernant les invendus alimentaires, ce qui montre qu’au-delà des partis, nous pouvons travailler de concert, tant pour limiter les déchets que pour penser aux plus défavorisés.

Cette motion est une première étape, puisque nous demandons principalement des informations sur la situation et les besoins avant de pouvoir aller plus en avant dans le développement des mesures concrètes concernant ces invendus alimentaires. Cette première étape était fondamentale étant donné la complexité de cette question, tant en terme de qualité des aliments qu’en terme de réponse aux besoins et de la manière d’y répondre.

En effet, par exemple, souvent le délai de temps entre le retrait des rayons et la date de consommation ne permet pas la redistribution. Dans ce cas, il est encore souvent possible de confier les denrées à une entreprise de transformation afin de les préparer en vue d’un don ultérieur ou d’une vente à très bas prix dans des structures sociales.

Il faut cependant être conscient qu’à d’autres niveaux de pouvoir, il y a de véritables politiques de lutte contre le gaspillage tout au long de la chaîne alimentaire, ce qui conduira à une réduction des invendus alimentaires, et donc des denrées qui peuvent être fournies aux banques alimentaires et aux associations caritatives.

Donc, si la récupération des invendus alimentaires peut contribuer à soutenir l’aide alimentaire, il faut bien se rendre compte qu’il s’agit d’un approvisionnement instable, fluctuant et en régression.

Mais de quoi parle-t-on?! Nous parlons de la possibilité pour tous de pouvoir s’alimenter tous les jours correctement. Et nous nous réjouissons de vouloir mettre en place un processus pour donner aux victimes des injustices sociales les rebuts de ce que nous n’avons pas voulu manger ! Le Groupe Ecolo trouve au contraire qu’il n’y a pas de quoi se réjouir car cette motion est un aveu d’échec de notre société et démontre que la logique économique qui consiste à ne se baser QUE sur la croissance conduit à la fois à la surconsommation et à la création d’exclusion et de pauvreté.

La nécessité – de nos jours pour une part trop importante de la population – de devoir faire appel à des colis alimentaires, est indigne d’une société du 21e siècle. Cette nécessité est révélatrice de l’insuffisance des salaires, des allocations sociales et des pensions d’une partie croissante de la population, et montre également la violence des inégalités.

Je ne parle même pas ici de la situation absurde où des personnes ne se retrouvent à manger pendant une semaine que du riz au lait, puisque c’est l’unique aliment qui se retrouve comme invendu alimentaire. Une nourriture saine et variée est fondamental pour la santé des personnes ; rien d’étonnant dans ce cas de voir que les plus précarisés ont un niveau de santé beaucoup plus bas que la moyenne.

On se rend compte dès lors, dans ces circonstances, de l’importance de développer de véritables politiques sociales, soucieuses de la dignité des personnes et participant au développement de leur bien-être. Je vise ici tant les mesures fédérales et régionales, que celles que nous pouvons – ou devons – prendre au niveau communal.

Mais il faut se rendre à cette évidence : nous sommes dans une société où la solidarité est rabotée au fil du temps, et il vaut mieux dès lors aider les gens que de ne rien faire du tout.

Le texte de la motion se trouve ici : Motion relative aux invendus alimentaires