Mariam El Hamidine, échevine de la population, se pose en opposition aux nouvelles redevances approuvées par le Conseil des Ministres sur proposition de Théo Francken.
1904022_10203551402169739_9801924_nDans son programme 2014 « asile et migration » Ecolo cite Koffi Annan : aujourd’hui pour des raisons identiques à celles qui ont incité des dizaines de millions d’Européens à quitter autrefois vos rivages. Ils fuient la guerre ou l’oppression, ou bien partent à la recherche d’une vie meilleure sur une terre nouvelle. Ceux qui sont contraints d’abandonner leur foyer – les réfugiés qui fuient pour trouver la sécurité – relèvent de notre responsabilité collective sur le plan juridique et sur le plan moral. (…) Les immigrants sont une partie de la solution et non une partie du problème. Ils ne doivent pas devenir les boucs émissaires des divers malaises de notre société (…) »

Il est un fait que la démarche des immigrants est périlleuse sur le plan humain et elle est aussi très difficile sur le plan administratif (introduction de la demande de résidence sur le territoire). Comme si ce parcours du combattant n’était pas déjà assez ardu, voilà que notre cher gouvernement propose dans son accord d’octobre 2014 que les émigrés prennent en charge les frais administratifs de leur demande sous peine d’irrecevabilité ! Cette loi programme qui entre en vigueur dès le 2 mars 2015 nous rappelle à nouveau la violence des nouvelles mesures qui, sous couvert de redresser économiquement notre pays, ciblent encore et toujours les plus faibles de notre société.

En effet, qui sont ces demandeurs ? Ce sont des personnes qui en raison de leur histoire, de leur parcours sont particulièrement fragiles sur les plans psychologique, social et économique. Leur demander de payer les frais administratifs de leur dossier est, pour ma part, une manière perverse car déguisée de leur fermer tout accès à un lieu où ils seront protégés et enfin saufs. Est-ce le visage que notre gouvernement veut donner de notre pays ? Est-ce vraiment cela que nous voulons ? Bien que contrainte d’appliquer cette mesure pourtant en désaccord total avec les valeurs que je défends au quotidien via mon mandat politique d’Échevine à la Population, je cherche, avec l’aide de mes collaborateurs à la commune, à identifier toutes les possibilités d’en atténuer les effets. Je prône en effet la mixité, le vivre ensemble, l’intégration des cultures multiples. Je défends l’idée que l’immigration est une richesse pour notre pays. Même si l’immigration soulève des questions complexes, elle est une richesse en elle-même.

Par ailleurs, puisqu’il faut aborder des thèmes chers à nos politiques, abordons celui de l’économie. Nous constatons que l’Europe est confrontée à un sérieux problème : un faible taux de natalité et un taux élevé de personnes âgées, cela signifie une pyramide démographique inversée. Une solution à ce problème économique est l’immigration ! Les étrangers permettraient à un pays de se redresser économiquement et de relancer la croissance. Mais il faut alors que les gouvernements se donnent les moyens de les accueillir correctement en favorisant leur intégration. Ils pourront ainsi exercer leurs droits en toute liberté : accès à la résidence, aux droits sociaux, mais également au travail.

Avec la mise en place de cette nouvelle mesure la Belgique accentue sa politique migratoire sécuritaire et favorise le repli sur soi, la crise identitaire, le rejet de celui qui est différent.
Face à ce constat et à ces contraintes, je propose, plus que jamais d’agir au niveau local en organisant des activités qui luttent contre l’exclusion sociale et favorisent le vivre ensemble, la
solidarité, l’interculturalité, la démocratie, la créativité.